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Chapitre 52 : Vers l'infini et Windenburg

A peine avais-je soufflé mes bougies que Tante Zira m'attira à l'écart.

"Maintenant que tu es une jeune femme, il y a des choses que tu dois savoir...

- Euh... rassure-moi, on va pas parler abeilles, fleurs, cigognes et compagnie, si... ? Non parce que soit je pars en courant, soit je vomis...

- Mais non voyons ! Je laisse ça à Grand-Père Matho, ça sera bien plus drôle !

- Euh, je sais pas ce que je préfère en fait....

- Non, je voudrais te faire un cadeau. Rejoins-moi demain après mon travail à l'arrière du manoir."

Intriguée, je me suis donc executée le lendemain après-midi. Et quand elle m'a tendu une combinaison spatiale, j'ai vite compris.

"On va aller dans l'espace ? Pour de vrai ? Trop la classe !

- Et pas n'importe où. J'estime que tu es maintenant suffisamment grande pour savoir d'où tu viens. Nous allons donc sur Sixam, la planète de notre peuple.

- Trop méga la classe ! Dis, tu me laisseras piloter un peu ?

- Non."

J'ai fait la tête tout le voyage, ça lui apprendra.

Ce que j'ai ressenti en découvrant ma planète d'origine est au-delà des mots. Ces couleurs, ces sons, et surtout cette sensation de bien-être ! C'est comme si je venais de m'imbriquer dans le grand puzzle de l'Univers. Comme si j'étais née une nouvelle fois. Tante Zira avait toujours été le repère pour me représenter qui était mon père, mon peuple, mais là, tout a pris une autre dimension, comme un aveugle recouvrant la vue. Ma respiration s'est calquée sur les ondulations de la végétations, les battements de mon coeur sur les rythmes de la terre, et la circulation de mon sang sur la rivière qui coulait non loin de notre lieu d'atterrissage. Tante Zira avait prévu des provisions et nous y sommes restés un jour et une nuit entière.

"Merci Tante Zira. Je crois que c'est le plus beau cadeau qu'on puisse me faire. C'était le plus beau jour de ma vie.

- De rien ma chérie, je suis contente de te voir réagir comme ça.

- Euuuh, par contre, tes cheveux gris, c'est normal ?

- Que veux-tu, tous les extraterrestres verts ne vivent pas 900 ans !

Malheuresement, après cette journée de fifou, fallait se remettre aux devoirs, ordre de Grand-Père Matho. Du coup, j'envisage sérieusement de déménager sur Sixam. Au moins là-bas y a pas de lycées. 

En tout cas, notre petite visite a visiblement plu aux Sixamiens, puisque deux jours après Grand-Père leur rendit une petite visite forcée, pour la troisième fois depuis qu'il est revenu parmi nous. Ou alors il s'est dégoté une copine alien ? 

Après la visite de Sixam, les jours au manoir me semblent ternes. C'est comme si j'avais dormi dans le lit le plus confortable qui existe, et que j'étais obligée de retourner dormir par terre. Alors j'ai repris mon activité favorite : semer la terreur et le chaos dans le voisinage.

"Salut M'dame Bichet, on se serre la pince ? ... Vous avez le coup de foudre ? Oh c'est gentil ça !"

Tiens, un nouveau voisin... Eh mais ??

"Dis donc, toi le blondinet, on se connaît, non ?

- Euh, je crois pas...

- Mais si je sais ! Tu es Wi-Wi, le frère de Grand-Mère Sara ? Je t'ai vu dans les albums photos familiaux !

- Euh non, moi je m'appelle David Owlblood, mais effectivement mon père William était surnommé Wi-Wi...

"Ah ben voilà, on est de la même famille ! Je me présente : Tanja, petite-fille de Sara et héritière de la 6e génération ! Ouais ma gueule ! Et moi qui pensais qu'on était les seuls, dans le quartier ! Mais ton père avait pas pour projet de dominer le monde ?

- Si...

- Et alors, ça avance ?

- Pas des masses depuis qu'il est six pieds sous terre. Il a ouvert une lettre piégée qu’il avait envoyée au Président et qui lui avait été retournée par la poste parce qu’il manquait le timbre.

- Ah... En tout cas, passe au manoir à l'occasion, ok ? Ah, et une dernière chose...

- Oui ?"

"BOUH !!!

- AAAAAH !"

Hahaha, je suis la meilleure !

Depuis quelques temps, à vrai dire depuis quelques années, j'avais une idée en tête. Et comme toujours quand j'ai une idée en tête, il fallait qu'elle se réalise. Du coup, j'ai pris mon courage à deux mains, et j'ai parlé à Grand-Père Matho.

"Grand-Père, il y a quelque chose dont je voudrais te parler...

- Alors tu vois Tanja, dans la nature les petites abeilles vont de fleurs en fleurs pour distribuer le pollen et...

- Rah mais qu'est-ce que vous avez tous avec ça ? Non, ce dont je voulais te parler, c'est qu'en tant qu'héritière de la 6e génération, eh bien... J'aimerais bien donner un petit coup de neuf au manoir.

"Oh Seigneur ! ça y est, mes descendants renient leur héritage ! Mon Legacy est fichu ! C'est fini, kaput, KO ! Je n'ai plus qu'à aller planter des chous dans l'au-delà !

- Euh, non, je dis juste qu'une petite rénovation ferait du bien. Les papiers peints sont les mêmes depuis 3 générations quand même, ça commence à sentir le vieux ! Promis, on ne touche pas à l'extérieur, on revoit juste l'intérieur ! Alors... deal ?

- Mais, mais...

- Super ! Allez, on se serre la main pour conclure le marché !"

"Agagagagagaahhhh !!!!"

Mouwahaha, je suis trop la reine du chaos !

Et quelques jours plus tard, les travaux étaient en route, et la cabane dans laquelle nous allions vivre en attendant était construite. Bon, autant dire qu'à quatre dans ce mouchoir de poche, y allait y avoir de la promiscuité !

Et en parlant de promiscuité, depuis qu'elle a des cheveux gris, Tante Zira a décidé que les vêtements, c'était pour les nuls. Et honnêtement, je crois que j'en ai pour 15 ans de psychanalyse pour oublier ça... C'est pas parce qu'on paye les factures pour tout le monde qu'il faut se croire dans un camp naturiste, flûte !

Et après, on s'étonne que j'aille emmer... discuter en ville avec d'autres personnes ! 

D'ailleurs, aux mauvaises langues qui disent que je suis incapable de me faire des amies, eh ben apprenez que j'me suis une potesse ! On s'est rencontré au Musée de Willow Creek, et elle est trop sympa !

"Wouah commen tu l'as trop mouchée la vioque avec ses pinceaux !

- Euh... Merci... On se connaît ?

- Désolé, je me présente : Luna Villaréal, je viens découvrir Willow Creek maintenant que la liaison avec Windenburg est rétablie.

- Tu habites à Windenburg ? C'est pas trop loin ?

- Oh non, maintenant grâce au LGV (Lama Grincheux Véloce), ça prend 40 minutes."

Elle est cool, Luna. Bon, elle est un peu fleur bleue sur les bords, et moi j'aime pas ça. J'ai dit que j'aimais pas ces trucs idiots ! D'ailleurs en parlant de bleu, elle m'a dit qu'elle trouvait ma peau très belle ! C'est genre la première fois qu'on me le dit !

En rentrant, j'étais tellement contente, j'ai tout raconté à Henry !

"Hey Henry, tu vas jamais le croire ! Je crois que j'ai une BFF !!!

- Mais... Et moi ?

- Non mais toi c'est pas pareil, tu seras toujours mon nullos !

- Génial..."

J'étais tellement contente que j'ai voulu cuisiner du pain perdu comme dessert pour le dîner. J'ai vite déchanté.

Et là il s'est mis à faire genre hyper chaud. Et y avait même pas de beau mec en vue.

Et bien sûr je me suis retrouvée seule à gérer la situation vu que les mâles de la famille se sont fait la belle à la première flamèche, Henry en tête. Heureusement qu'il est pas un super-héros celui-là, sinon on serait fichus !

Du coup, n'écoutant que mon courage, je suis allée enfiler ma combinaison spatiale, j'ai saisi un exctincteur, et j'ai éteint les flammes en deux temps trois mouvements ! Maintenant on sait pourquoi la femme est l'avenir de l'homme : elle lui sauve les miches !

Tout ça pour dire qu'au final, on a mangé de la salade.

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